Les aventures d'Alaya, l'héroïne isil - Tome 1 : à la recherche de la statuette
En passant le pas de la porte de
la taverne, Alaya soupira. Encore une fausse piste. Elle était plutôt confiante
cette fois, le renseignement lui provenait d’un indic’ fiable à qui elle avait
déjà eu recours par le passé. Il allait voir ce qu’il lui en coûterait de lui
faire perdre du temps comme ça. Si un jour elle lui remettait la main dessus.
Elle était encore toute à ses pensées, quand elle sentit un mouvement dans le
coin de sa vision. Des isils sombres. Évidemment. Elle avait dû trop attirer l’attention
sur elle. Elle pressa le pas pour rejoindre la prochaine ruelle, sans aller
trop vite non plus afin de ne pas éveiller les soupçons de ses poursuivants.
Elle devait encore une fois à ses sens aiguisés de disposer de quelques
secondes d’avance dans l’échauffourée à venir. Punaise, dans quel guêpier s’était-elle
fourrée ? Si elle avait su il y a plusieurs semaines qu’elle finirait par
arpenter les tavernes de Peano pour mettre la main sur un gamin, peut-être se
serait-elle abstenue. L’assassin sur sa droite porta la main à son fourreau,
Alaya tendit les muscles de ses jambes et effleura la dague sur son flanc gauche,
prête à passer à l’action …
Quelques semaines auparavant,
Alaya sortait de la chambre qu’elle louait à l’étage de la Taverne du Chat qui
Pleure, à Geosasari. Elle venait de finir une quête en récupérant une babiole
dans un temple perdu des marais. Elle choisit de descendre dans la grande salle
boire un verre à la recherche d’une information croustillante. Elle commanda une
bière comme à son habitude et s’installa au bar. Il ne fallut pas longtemps
pour qu’elle remarque un duo étrange à quelques mètres d’elle. Des Isils de
Mythfiangil. Il était particulièrement rare d’en voir si loin à l’Est. Elle s’approcha
discrètement d’eux et tendit l’oreille.
« … sais bien, mais je ne
leur fais pas confiance.
-
C’est plutôt normal. Leur faire confiance, c’est
signer son arrêt de mort.
-
Je me demande bien quand même ce qui a pu
pousser notre roi à nous envoyer si loin pour eux.
-
Chuuuuut malheureux ! Imagine si quelqu’un
venait à apprendre ça ! »
Celui qui venait de s’exprimer se
tourna en arrière pour vérifier que personne n’écoutait. Évidemment, Alaya
était rôdée à l’exercice et fit tout pour ne pas se faire remarquer. Au bout de
quelques minutes, la conversation reprit.
« Bon, de toute manière,
demain tout sera fini. Nous pourrons rentrer et laisser cette histoire derrière
nous.
-
C’est clair. Foutue statuette quand même. Elle
me fout les jetons … »
Une statuette ? Tiens, voilà
qui était intéressant. Les statuettes avaient généralement de la valeur. Et à
en croire la conversation qu’elle venait d’entendre, Alaya était prête à parier
que celle-ci en aurait beaucoup. Elle attendit donc que les deux isils aient
fini leurs boissons et sortent de la Taverne. Elle entreprit de les filer pour
découvrir où ils logeaient. Ils la firent déambuler en ville pendant deux
bonnes heures, sûrement pour décourager les potentiels poursuivants (c’était
mal la connaître), avant de rejoindre une petite auberge des faubourgs. Elle s’installa
dans un fourré à quelques mètres de l’entrée et se mit en veille, attendant que
le duo ressorte et l’amène à la fameuse statuette.
Quelques heures plus tard, alors
que la nuit était encore noire, les deux isils ressortirent. Ils semblaient
faire preuve de bien plus de prudence cette fois, mais Alaya ne les lâcherait
pas. Ils lui firent refaire plusieurs fois le tour de la ville avant d’atteindre
un entrepôt sur les quais fluviaux. Alaya les laissa se faufiler à l’intérieur
et entreprit de faire le tour du bâtiment. Une entrée principale, une entrée de
service à l’arrière (mais les contacts des deux isils y étaient sûrement passés
pour autant qu’elle puisse en juger), une échelle de secours depuis une
plateforme à l’étage. Parfait !
Alaya se hissa sur les barreaux
de l’échelle sans un bruit et se faufila à son tour à l’intérieur. Elle entendait
des murmures lointains et essaya de s’approcher. Elle évolua au milieu de
tonneaux et de caisses pour finir près d’une grue qui surplombait l’origine des
bruits. Elle était à présent assez proche pour les entendre et tendit l’oreille.
« … pas ce qui était convenu !
Nous devions juste vous remettre la statuette et rentrer dans le Nord !
-
Calme toi Eltoris ! C’est certainement un
malentendu …
-
Non. Il n’y a aucun malentendu. Vous nous
accompagnerez jusqu’à Elyaenalone. »
Cette voix sifflante … Alya
sentit les poils se dresser dans sa nuque. Des isils sombres. Ce peuple
mystérieux qui vivait sur l’île volcanique du Grand Océan de l’Est. Elle avait
rarement eu affaire à eux et préférait les éviter. On savait trop peu de chose
sur ces êtres qui vivaient complètement coupés du monde. Elle comprenait mieux à
présent pourquoi les deux isils du Nord étaient pressés de rentrer chez eux.
Elle recentra son attention sur la conversation, pour se rendre compte que
celle-ci était terminée. Les deux isils sombres s’étaient éclipsés.
« Sylkian, si nous poursuivons
à leurs côtés, nous ne rentrerons pas. Disons les choses clairement :
connais-tu quelqu’un qui ait frayé avec eux et qui en soit revenu ?
-
Non. Je suis du même avis que toi. Mais que
penses-tu qu’il se passera si nous tentons de leur fausser compagnie. Ils nous
laisseront rentrer tranquillement ? Avec ce que nous savons de leur
cargaison ?
-
… »
Un long silence pesant suivit
cette déclaration, puis le dénommé Sylkian conclut.
« Bon, c’est donc réglé.
Nous les rejoindrons dans deux jours au point convenu et nous croiserons les doigts
pour en ressortir vivant.
-
Ouais. Super. »
Les deux compères sortirent ensuite
de l’entrepôt, laissant Alaya à ses réflexions. Des isils sombres … Voilà qui rendait
les choses plus excitantes. Elle n’avait jamais essayé de voler des isils sombres,
ce serait intéressant ! Les mâles s’étaient donné rendez-vous dans deux
jours. Cela lui laissait donc environ 36 heures pour glaner des informations
supplémentaires dans les bouges du coin et préparer son coup. Les affaires
reprenaient …
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